Interdit en France depuis 1997 à cause des maladies respiratoires qu’on lui attribue, l’amiante continue à faire des victimes. Plus de 5000 cas de maladies dues à cette substance sont relevés chaque année, dont 30 % concernant des professionnels du bâtiment. Les éclaircissements suivants répondent aux questions couramment posées concernant cette substance.
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L’amiante et la santé
Les fibres d’amiante provoquent des maladies respiratoires lorsqu’elles sont inhalées. Certaines victimes présentent des maladies bénignes telles les plaques pleurales et d’autres sont atteintes du cancer des poumons ou des différents organes de l’appareil respiratoire.
Dans de nombreux cas, aucune pathologie ne se manifeste et seuls des examens médicaux approfondis de l’appareil respiratoire permettent de la détecter. Dans d’autres, elle se manifeste par des difficultés respiratoires, des gênes ou des douleurs. L’insuffisance respiratoire peut être le signe d’un cancer des poumons.
Les matériaux friables tels les flocages et les calorifugeages sont le plus à risque puisqu’ils libèrent spontanément les fibres. Par contre, les substances non friables à l’exemple des joints de caoutchouc et des dalles en béton ne sont dangereuses que lorsqu’ils sont percés ou poncés.
Tous les ouvriers intervenants en second œuvre sont exposés à l’amiante, mais les données publiées en 2004 ont démontré que les risques sont plus importants pour certains professionnels. Les plus exposés sont les plombiers, suivis des électriciens, des maçons et des peintres.
Une exposition à l’amiante, même brève, est dangereuse d’où la nécessité de porter des protections lors des interventions. Les manifestations pathologiques apparaissent 10 à 40 ans après en fonction du degré d’exposition aux fibres d’amiante. Les fumeurs développent plus vite des maladies respiratoires.
Il appartient au médecin du travail de mettre en place un système de surveillance médicale appropriée en fonction des données sur la fiche d’exposition fournie par l’employeur. Pour les travailleurs indépendants, cette tâche revient au médecin traitant. En cas de changement d’activité, il est préférable de toujours notifier au responsable l’exposition à l’amiante pour qu’il puisse mettre en place un suivi adapté.
Les salariés peuvent demander une couverture de prévoyance sociale (maladie professionnelle). Ils peuvent aussi solliciter un dédommagement auprès du Fonds d’indemnisation des Victimes de l’Amiante.
Le travail sur le chantier
La consultation du Diagnostic Technique Amiante, du dossier amiante avant-vente ou encore des dossiers techniques permet de savoir où se trouvent les matériaux contenant cette substance. L’amiante a été très utilisé dans les dalles, les canalisations, la toiture, les enduits, les faux plafonds, les joints, les flocages et les calorifugeages. En cas de doute, un examen réalisé par une entreprise accréditée est indispensable.
Un certificat de qualification est nécessaire à tout travailleur amené à intervenir sur les substances friables. Pour la maintenance et l’entretien, aucune certification n’est requise, mais le respect de la réglementation amiante concernant l’élimination des déchets et la protection des travailleurs est exigé. Il est interdit d’employer une personne mineure et des travailleurs en CDD pour l’entretien des flocages et calorifugeages.
L’humidification du matériau permet de limiter l’émission de poussières. Le travailleur doit porter un masque protecteur de type P3 et une combinaison jetable de type 5.
Le site d’intervention doit être isolé avec des bâches en plastique à poser sur les parois et les planchers. Un aspirateur à filtre « absolu » est nécessaire pour le nettoyage en fin de chantier. Des sas de décontamination avec des extracteurs d’air peuvent être mis en place sur les chantiers trop polluants.
Les outils doivent être faciles à décontaminer. Sinon, l’utilisation de film plastique est nécessaire pour les protéger.
Les déchets sont triés et placés dans des sacs en plastique fermés. Les combinaisons, gants et masques sont mis avec les déchets friables.
